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    Zdravo !

     

    Le bonjour ne change pas beaucoup car les langues se ressemblent toutes mais nous avons bien changé de pays ! Retour sur la Bosnie-Herzégovine depuis le Monténégro.

     

    Nous sommes donc entrés en Bosnie par le Nord en passant très rapidement à Visegrad. Par là on entre en République Serbe. La fédération Bosniaque se trouve elle plus au sud. Deux entités pour un pays et trois personnages politiques à sa tête : un bosniaque, un serbe et un croate. Le tout supervisé par la communauté internationale ! Ceci est le résultat politique de la guerre dévastatrice de 1992-1995 suite aux accords de Dayton. Mais remontons un peu plus le temps. La Bosnie est un pays qui représente à lui seul le grand chaudron yougoslave. C'est une terre de rencontres, de croisements des peuples, de mélanges, mais aussi un lieu de grands conflits. Les Slaves envahirent la Bosnie au 7ème siècle amenant avec eux la foi orthodoxe, puis ce furent les Ottomans au 14ème siècle avec la religion musulmane, l'empire Austro-hongrois vint y jeter son grain de sel avec le catholicisme, les juifs séfarades chassés d'Espagne avaient eux aussi établi leur camp ici. Un multiculturalisme, une terre symbolique en sommes. L'Histoire fut mouvementée, parfois discrète, parfois très médiatisée. C'est ici qu’eut lieu l'attentat contre l'Archiduc François-Ferdinand et contre sa femme Sophie, tous deux héritiers de l'empire Austro-hongrois. Cet évènement déclencha la première guerre mondiale. Puis vient 1992. Le début d'un guerre dont chacun se souvient. Le pays en porte encore les traces c'est certain. Surtout dans les cœurs et les mémoires d'ailleurs. Les villes, elles, font peau neuves. Mais pas une conversation avec des locaux sans qu'ils n'évoquent à un moment ou à un autre les quatre années de siège de Sarajevo.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sarajevo ! Nous avions du mal à croire que nous y étions, nous les parents. C'est une ville terriblement vivante et touchante. Il y a foule absolument partout et absolument n'importe quand. On s'est offert le luxe des vieux trams sans savoir s'ils nous amèneraient à bon port ! Ville de contrastes par excellence : la ville et la nature par exemple. On peut sortir de la ville (par le Nord) sans traverser aucune banlieue. On se retrouve tout de suite en pleine verdure.

     

    Vieux murs criblés de balles et grattes-ciel. En un coup d’œil on passe d'un immeuble au lourd passé, troué, percé et encore peuplé de ses habitants appauvris à un immeuble de verre accueillant les dernières marques de vêtements.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Minarets, clochers, synagogue, tout se joue à quelques mètres les uns des autres. C'est la seule ville dans notre parcours où nous ayons vu une mosquée, une église orthodoxe, une église catholique et une synagogue dans le même quartier. On passe du muezzin aux cloches dans une harmonie que tous ceux avec qui nous avons échangé, espèrent avoir retrouvée. Vous vous souvenez certainement des amants de Sarajevo, ce couple musulman-orthodoxe qui voulait croire à la paix. Ils ont voulu fuir de la ville mais ont fuit de la vie. Les gens ici ne veulent plus jamais cela. Ils espèrent aussi que les politiques seront de cet avis !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sarajevo, on a vraiment aimé !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Pour gagner Mostar, autre ville hautement symbolique, nous avons longé la rivière Neretva qui coule dans un somptueux canyon. Le temps de s'installer et voilà que les villageois sont déjà affairés à déterrer oignons et salades rien que pour nous. On trouve toujours quelqu'un qui parle anglais et puis le langage des mains passe bien aussi lorsque tout est en bosnien ! On offre en échange des CD de Pascal qui sont désormais un peu partout en Europe !

     

    Nous voilà à Mostar. Cette très jolie citée fut elle aussi complètement dévastée. Aujourd'hui elle est un lieu très touristique. Son pont en est la principale raison. Il était le symbole du lien entre deux rives, entre deux religions, entre l'Orient et l'Occident. Il est tombé sous un bombardement bien visé. Reconstruit à neuf entre 2001 et 2004, il est maintenant classé à l'Unesco comme une sorte de garantie de paix. Haut de 28 mètres, il enjambe la Neretva. Un jour un amoureux se jeta du pont pour "épater" sa fiancée, depuis des jeunes et moins jeunes d'ailleurs réitèrent le saut pour gagner leur vie. Impossible de prendre la photo, il fut trop vite dans l'eau ! Mostar c'est aussi un lieu de culture. La capitale de la culture en quelques sortes. On le sent bien en se baladant et en conversant.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Non loin de là se niche le petit village de Blagaj. Il abrite une maison ottomane de Derviches tourneurs. De très nombreux musulmans s'y rendent tous les jours, on sera encore une fois habillées de neuf pour l'occasion !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    De la roche sort la source de la Buna qui vient alimenter la grande Neretva. Nous y rencontrons un jeune bosniaque qui parle un français parfait : normal il a passé tout le temps de la guerre en France. De retour dans son pays il y a déjà de longues années il nous fait part de ses points de vue. Très fier d'être bosniaque, il est pour la paix entre tous, il le clame haut et fort mais il ne peut pas supporter les serbes ! Cela en dit long...

     

    Joli village reconstruit à l'identique lui aussi; c'est Pocitelj. Sa forteresse nous attire et nous y grimpons pour surplomber toute la vallée. C'est très chouette même si c'est un peu trop "touristique" !

      

    La Bosmie c'est aussi un pays aux paysages magnifiques. Montagnes, rivières, parcs naturels et cascades. C'est ainsi que nous découvrons les chutes d'eau de Kravice. Elles sont en arc- de-cercle et offrent un bassin à qui veut bien s'y baigner !

     

    Se baigner et pêcher, Salomé aime toujours autant ce genre d’activités ! Alors dès qu'une rivière ou un lac est en vue, quelque soit la température, hop elle y est !

    Pour la pêche il faut y être aussi ! Pêcher est tout un art : être patient, savoir lancer sa ligne dans l'eau et non sur la rive d'en face, ne pas s'accrocher aux pierres et aux branches, savoir démêler le fil... Parfois il faut être nombreux et peu frileux pour aller récupérer l’hameçon coincé dans l'eau gelée de la rivière. Mais parfois cette scène se répète dans un lac immense, alors c'est Salomé qui plonge !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Notre périple bosnien se termine avec la très jolie ville de Stolac au sud du pays. Nous découvrons des tombes datant du 14è siècle, magnifiquement sculptées. Il y en a beaucoup dans le coin mais elles ne sont pas encore nettoyées ni mises en valeur faute de moyens financiers. Maja nous explique que le pays s'en sortait mieux juste après la guerre que maintenant. Il recevait en effet des aides qui manquent cruellement aujourd'hui. Le salaire moyen est de 400€ par mois et le taux de chômage est de 44% !

     

     

    Le village a été dévasté pendant la guerre. Il se reconstruit peu à peu avec gout et authenticité. Mais les traces font froid dans le dos !

     

     

     

     

    C'est à Stolac que nous faisons notre partage de musique. On est accueilli par Marija la professeur d'anglais. Une fois de plus on obtient l’autorisation de jouer sans autorisation ! La directrice est d'accord même sans formalités administratives. Heureusement car nous n'aurions rater ce partage pour rien au monde. Nous rencontrons ainsi une classe de 15 élèves de 11 et 12 ans. Une écoute terriblement intense. La professeur de musique est là aussi, elle jubile ! Nous les faisons chanter en français le petit couplet sur leur pays. Bien entendu nous leur avons traduit et ils le chantent avec une force et une foi déconcertante. Cerise sur le gâteau, ils nous chantent un chant en bosnien que Pascal avait chanté il y de longues années. On ressort tout bouleversés, nous ne sommes pas près de les oublier. Hvala Marija y Miroslava !

     

     

    Voilà, nous venons de passer la frontière du Monténégro. Un pays dont vous aurez le récit au prochain numéro !

    En attendant p'tit bivouac traditionnel...

     

     

     

     

    A bientôt donc !

     


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  • Dobar dan !

     

    Retour sur la Serbie depuis la Bosnie voisine. Nous avons passé la frontière serbe quelques tous petits jours avant que Kumanovo et Skopje ne connaissent les événements dont vous avez peut-être entendu parler. En visitant la capitale de Macédoine, nous avions perçu les tensions, les manifestants étaient nombreux et si tout le monde nous parlait des liens pas si simples entre albanais et macédoniens, ce n'était pas pour rien. La question se pose du côté serbe, une fois la frontière passée. En fait c'est plus compliqué que cela car le Kosovo reste une petite part de mystère pour chacun. Peuplé à 95% par les albanais, il est indépendant depuis quelques années. Mais lorsqu'on parle avec les serbes autour d'un café, ils ne savent pas vraiment si c'est un état indépendant ! Toutes ces questions sont délicates, les serbes rencontrés sont profondément attachés à leur terre et à leur patrimoine qu'ils ne souhaitent pas partager avec d'autres ethnies. Lorsque l'on est sur place à parler avec les uns et les autres, que ce soit en Albanie, en Macédoine ou en Serbie, on n'a pas tout à fait le même son de cloche qu'aux informations !

    Revenons donc à nos moutons serbes ! Nous y avons rencontré beaucoup de gens et bu beaucoup de cafés ! Ici c'est certainement la boisson de l'accueil. Et accueillants, les serbes l'ont vraiment été ! Quelques mots sur deux très chouettes rencontres. Tout d'abord un musicien du nom de Miodrag. Nous le rencontrons près d'un Monastère vers Cuprija. Le Monastère date du 14 ème siècle et semble être l'un des plus ancien du pays. Ceci dit il ne reste de ce temps là que les ruines des murs en grosses pierres. Pour pénétrer dans l'église, il nous faudra  une petite transformation !

    La soixantaine, il a laissé ses instruments de côté, constatant que les concerts ne lui rapportaient plus assez dans ce pays où le salaire moyen est de 150€ ! Alors il vend toutes sortes de choses. Il travaille du matin au soir, s'occupant de ses bêtes, allant ramasser des champignons et des plantes médicinales pour les revendre. Il ne supporte pas l'idée que les jeunes ne fassent rien et vivent dans une certaine "corruption". Le cœur sur la main il nous invite dans son jardin où nous rencontrons sa mère très âgée et sa sœur qui parle un allemand parfait. Salomé s'occupe des animaux de la ferme, Maïra plonge dans les photos de famille avec toutes les explications en allemand.... La soirée se termine avec l'accordéon et la voix de Miodrag. Il est ravi, il est fier de nous faire partager sa musique.  Le lendemain, c'est devant le monastère, à l'ombre de notre chère maison que nous attaquons tous ensemble un moment de combinaisons sonores ! Miodrag à la flûte traditionnelle serbe et nous avec nos chers instruments. Il s'y voit et rêve d'une tournée dans certains pays qu'il connaît bien ! On verra bien ce que l'avenir nous réservera !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Une autre belle rencontre s'est faite avec Natasa. Tranquillement en train de faire école, on entend frapper à la porte et découvrons Natasa qui veut nous offrir une café ! C'est avec plaisir que nous allons chez elle, à quelques mètres de notre bivouac. C'est une artiste qui vit de ses mains. Elle parle bien l'anglais ce qui facilite les conversations autour de son pays. On ne repartira pas les mains vides, ses œuvres font parties des très beaux cadeaux que nous avons reçus.

     

     

     

     

     

     

     

    Nous avons décidé de ne pas "monter" jusqu'à Belgrade que personne ne nous conseillait mais plutôt de profiter de la région au dessus du Kosovo. Si vous avez une carte, nous avons fait en gros Vranje, Nic, Cuprija, Cacak, Uzice, Zlatibor et Mokra Gora. C'est à Zlatibor, en pleine montagne que Maïra fête ses 14 ans ! Nous étions à Budapest pour ses 13 ans ! Depuis bien des pays ont déroulé leurs tapis rouges sous les pieds de cette jeune voyageuse.

     

    Tout au bout de la très belle vallée de Tara, perché sur une colline se trouve la curiosité de tout un peuple. Avec ces quelques photos, certains d'entre vous verrons vite de quoi nous parlons....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Emir Kusturica a fait construire ce joli village, comme dans le passé, tout en bois pour pouvoir tourner son film "La vie est un miracle" et faire ainsi connaître un peu plus l'histoire et les coutumes de son pays. (il était en fait serbe de Bosnie). Il n’empêche que bons nombre de maisons sont bâties en bois avec ces toitures typiques. Les petites églises sont aussi en bois et surprennent presque par leurs tailles restreintes.

    Notre partage de musique en Serbie ? Pas facile dans une école : une première porte et nous tombons sur Branka qui est professeur d'anglais. L'idée lui plait bien mais elle doit avoir l'accord de son directeur... Elle nous recontacte par mail dans la journée pour nous annoncer qu'il faut remplir des papiers et se présenter à Uzice à une bonne cinquantaine de kilomètres de là pour enregistrer nos identités... Aïe, cela ne va pas être possible . Mais il en faut plus pour décourager les Mulots à travers chants ! Nous attendons le lendemain matin et allons dans une autre petite école. Nous tombons sur une prof d'anglais qui aime bien notre projet; c'est Branka ! Ce coup-ci elle ne demande pas l'autorisation à son directeur, mais consulte ses collègues. Une demi-heure après nous voilà en train de jouer pour toute l'école, c'est à dire une trentaine d'élèves de 7 à 14 ans, dans une cadre magnifique, en plein air. C'est encore un très beau moment avec les élèves. Merci Branka !

    Nous avons passé la frontière et sommes désormais dans la très chaleureuse Sarajevo que nous raconterons la prochaine fois. P'tit bivouac... à bientôt !

     

     

     

     


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  • Dobre !

    Retour sur la Macédoine depuis la Serbie !

    Nous avons donc commencé notre périple macédonien par Ohrid. Cette ville est située au bord du lac du même nom. Il est l'un des trois plus vieux lacs du monde après le lac Titicaca et le lac Baïcal. Profond de 286 m, il abrite de nombreuses espèces de poissons et une flore particulièrement riche. Bordé par de hautes montagnes, il repose dans une tranquillité absolue.

     

    La vieille ville nous a séduit avec son bazar, ses ruelles pavées et ses belles églises. L'une d'entre elles se trouve au bout d'une sorte de presque-île que l'on atteint par un petit chemin sinueux et pittoresque. L'endroit est assez magique offrant une vue sur la rive albanaise et la rive macédonienne.

     

     

     

    Un peu plus haut nous trouvons Vesca qui nous racontera l'histoire de la ville et de ses méandres dans un français au doux accent slave. Guide passionnante, elle nous emballe et met en lumière beaucoup de choses vues auparavant et dont les explications et significations nous échappaient.

     

     

     

     

     

    De retour dans la vieille ville nous constatons un peu partout et sous toutes les formes l'influence ottomane...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ce lac d'Ohrid est alimenté par un autre lac, celui de Prespa situé quelques centaines de mètres plus haut. Il a la particularité dêtre hébergé par l'Albanie, La Macédoine et la Grèce ! On ressort les vélos pour le découvrir et chercher ses habitants: les pélikans ! Le temps de sortir l'appareil photo, ce grand oiseau que l'on ne pensait pas trouver en Europe, s'est déjà fait la belle dans un battement d'aile.

     

     

     



     

     

     

     

     

     

    Nous faisons étape à Bitola, ancienne capitale et première citée à avoir mis en place des consulats. La vie bat son plein, les bistrots sont plein à craquer, les gens vivent dehors, se rencontrent et profitent.

     

     

    La ville est surplombée par d'imposantes montagnes qui font parties du parc National de Pelister.  Le temps est au beau fixe mais l'hiver a été suffisamment rigoureux pour que la neige accroche encore les chemins.

    On s'aventure tout de même dans cette nature sauvage et préservée. Nous sommes stoppé 600m plus haut par la neige.

     

     

     

     

    Notre route va jusqu'à Prilep que nous passons sans nous y attarder, et puis nous avons entendu parler d'un village au nom particulier que chacun prononcera comme il l'entend ou plutôt comme il le voit : Zrze ! Il y aurait la-bas un très beau monastère.... la route est quelque peu chaotique, on vous passe le détail de la description, et puis tout à coup une jolie voie reflétant la lumière, goudronnée d'une manière parfaite et presque exceptionnelle pour ce pays ! Elle nous conduit en serpentant jusqu'au monastère. Nous y sommes reçu par un Pope en personne. Il nous guide, nous raconte l'histoire du lieu abandonné plusieurs fois, habité, détruit en partie puis redécouvert en 2008. Il est depuis en pleine reconstruction. C'est un endroit d'une tranquillité exceptionnelle, d'une sérénité sans nom. Le pope nous offre un thé des montagnes, nous voulons lui acheter quelque chose pour remercier mais c'est lui qui offre encore des petits présents à Maïra et à Salomé. L'hospitalité des gens est toujours au rendez-vous, c'est impressionnant et touchant.  Il aurait bien eu du miel mais les abeilles se sont mangées entre elles il y a douze ans de cela, lors des passages aériens pendant la guerre, la peur les tenait, ces petites bêtes qui font tant pour les hommes.

     

     

     



     

     

    Petite halte dans le joli parc national de Mavrovo puis nous gagnons la capitale Skopje qui compte un lac artificiel, de jolis villages et une petite église non sans évoquer les origines russes. 

     

    Nous séjournerons quatre jours à Skopje. Visiter une capitale et dormir à quelques kilomètres, en pleine nature, c'est possible en Macédoine. Nous avons élu domicile dans le canyon de Matka. La rivière coule entre deux parois rocheuses. Havre de paix à côté de la trépidante Skopje.  Sauf le 1er mai qui, comme en France est la fête du travail, donc personne ne travaille ! Ce jour là, toutes les familles organisent de grands piques niques. Le canyon est donc véritablement assailli ! Ambiance plus que festive où chacun profite vraiment de cette journée. Il est vrai que nous avons le 1 mai en France nous gardons le souvenir d'un jour off, où chacun se retrouve chez lui, mais là chacun se retrouve dehors avec les autres, dans cet esprit de grand partage. Nous en profitons pour faire une sacrée ballade jusqu'au fond du canyon. Petit sentier rocailleux, bordé de fleurs, de lilas et plongeant à pic dans la rivière. Bien entendu c'est pique nique pour nous aussi !

     

     

     

     

     

     



     

     

     

     

    Skopje est une capitale très chouette, à taille humaine. Sa caractéristique principale ? Les statues ! Il y en a absolument partout ! La plus grande est bien sûr celle d’Alexandre le Grand, représenté en plein élan de conquête. Il faut bien dire qu'il a marqué l'Histoire d'une manière forte et durable. Les macédoniens l'affiche avec fierté. Il y a son père Philippe II, immense, colossal même, et puis d'énormes statues de femmes portant des enfants, de guerriers de tous les temps.          Le dernier pont à avoir été construit est celui des arts, il porte lui toutes les grandes figures artistiques de Macédoine.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Une autre statue retient notre attention, celle de Mère Térésa. Elle est en effet macédonienne et vécu ici jusqu'à ses 17 ans. Ses actions humanitaires en Inde lui valurent le prix Nobel en 1979. Un joli petit musée lui est consacré et en ville on peut lire un peu partout toute sortes de belles phrases que cette grande dame de la charité a laissées.

     

     

     

     

     



     

     

     

    En passant le vieux pont, on atteint l'autre partie de la ville, l'autre visage de la ville. Le quartier du vieux bazar. Quartier délicieux où la vie grouille à tous les coins de rues, où les muzines "chantent" le plus fort possible, où les fidèles rangent soigneusement leurs chaussures avant de franchir la porte des Mosquées, où les grillades viennent chatouiller nos narines. Et tout au bout on trouve le marché. On adore ce genre de marché ! Des étalages colorés, regorgeant de fruits et de légumes, d’œufs audacieusement entassés, de fringues au dernier cri de la mode, de tous les modèles de robinetteries... bref les bazars des balkans en sommes.

     



     

    La Macédoine a aussi été riche de rencontres, souvent albanaises d'ailleurs ! On a cherché une école et dans un premier temps on n'a trouvé que des écoles albanaises ! Dans le nord du pays se côtoient en effet macédoniens et albanais. Entente parfaite ? Certains disent que tout va bien d'autres que c'est très compliqué. La première école est donc albanaise, nous hésitons car nous voulons une école macédonienne mais devant leur chaleur d'accueil, leur enthousiasme à notre projet, nous allons chercher nos instruments et nous jouons sur le champs. Échanges généreux et humains. Ils sont ravis, nous aussi ! Merci à eux ! Mais il nous faut une école macédonienne ! Celle-ci c'est la bonne, il y a même "macédoine" écrit en grosses lettres sur le mur...non c'est albanais ! Mais nous y faisons la rencontre de Buhran, un prof d'anglais qui va nous conduire vers une autre école, macédonienne cette fois. Notre échange de musique se fait donc dans une école de la banlieue de Skopje au sein d'un cours de français. C'est rapide car le cours n'est pas très long, les élèves sont heureux d'entendre du "vrai" français. Nous n'avons pas de photo avec les élèves, le temps nous a manqué. Alors voici une photo de l'école albanaise de Saranje, tout près de Skopje.

     

    Buhan nous a aussi invité à une répétition de dans traditionnelle qu'il mène avec sa femme Nadire. La troupe composée de jeunes de 14 à 25 ans environ se prépare pour des festivals. L'un à Noyon près de Paris et l'autre à Budapest. Ils sont impressionnant de rigueur, de grâce, de force et d'attention. Si vous êtes vers Noyon autour du 10 juillet, allez les voir, c'est magnifique. Nadire nous parle aussi un peu de cette cohabitation pas simple entre albanais et macédoniens. Les albanais vivent là depuis des générations mais restent des étrangers. Ils vont dans les écoles albanaises et vivent un peu en vase clos. Chacun fait des efforts et dans l'ensemble l'entente reste cordiale mais le gouvernement ne l'entend pas tout à fait de cette oreille. Nous rentrons dans un volet politique que nous n'évoquerons pas ici !Merci à Buhran et Nadire pour ces chouettes moments.

     

    Nous avons vraiment aimé la Macédoine, qui regorge de paysages très beaux, de forts symboles et de gentillesse. Là encore pas de crainte, on dort en pleine nature sans aucun risque.

     

    Nous sommes juste après la frontière serbe, avec 30 degrés et nous vous raconterons ce pays quand nous l'aurons un peu découvert, en attendant voici un p'tit bivouac...

    Dovidjenja !

     

     

     



     



     

     

     


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  • Mirëditä !

    Voici quelques nouvelles albanaises depuis le lac d'Ohrid. Nous sommes entrés en Albanie par le Sud. Ce pays ne fait pas parti de l'Europe (mais bien du continent européen !) donc frontière avec tout le tralala. Deux postes; un pour la Grèce, un pour l'Albanie avec la petite zone "no man's land" entre les deux. Passeports, papiers du véhicule, attente, photos interdites, lenteur non légendaires des douaniers assez "gauches" avec des claviers et un écran d'ordinateur, et enfin grand sourire de laisser passer. Tout bien comme il faut en sommes. On nous avait prévenu : les routes ne sont pas bonnes, restez sur les gros axes... Vous commencez à nous connaitre, on a pris d'entrée de jeu une petite route pour passer la montagne et nous rendre à Sarendë, à Ksamil exactement. Et franchement la route était très convenable. Les pneus de Jojo sont peut être habitués ! Mais il faut bien reconnaître que les routes sont dans l'ensemble assez originales : trous de différentes tailles et de différentes profondeurs, goudron, cailloux, pistes mais aussi de très bonnes parties de routes complètement neuves. (pas beaucoup !) L'état des routes justifie peut être un peu le nombre de revendeurs de pneus en tous genre. Il y a un énorme décalage entre les gens. Certains roulent en grosses mercedes ultra propres, ultra bichonnées, d'autres n'ont que leurs petits ânes pour les conduire là où la vie les mène. Le pays manque cruellement de travail alors chacun s'improvise laveur de voiture (dans certains village il y en a jusqu'à 20 !), revendeur de produits pour briquer les voitures, mais aussi vendeur de légumes, de bananes que les gens consomment en masse, de graines en tous genre, bref de ce que chacun peut imaginer vendre. Mais c'est un pays d'un accueil rare. Les gens sont franchement adorables, voulant aider, montrer le chemin, donner des infos, et toujours avec le sourire. On sent un réel élan vers le tourisme et une profonde gentillesse.

    De nombreux sites sont à découvrir. Nous avons visité le site archéologique de Butrint. C'est là qu'Andromaque aurait vécu et donné vie au théâtre que l'on peut voir encore aujourd'hui. C'est une lieu particulier qui montre près de 2000 ans d'Histoire des grecs aux ottomans. Le petit théâtre est occupé par les tortues et les grenouilles qui font le spectacle continuellement mais surtout au printemps ! Les romains occupèrent le lieu et l'agrandir faisant de l'agora un véritable forum et une citée florissante reliée aux autres îlots par un immense pont dont il ne reste plus rien. Les chrétiens reprirent le site et y bâtirent une basilique face à la mer, les vénitiens y érigèrent une tour et enfin les ottomans consolidèrent les remparts.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La petite ville de Gyrokaster nous a offert une belle ballade au milieu des habitations traditionnelles en pierres. Un joli lac vient prolonger l'espace urbain. Lieu de promenades, de retrouvailles, de vie où là encore nous avons été bien accueilli.

     

     

    Un peu plus au nord, un peu perdu au bout d'une toute petite route, il y a Berat. Surnommée la ville aux mille fenêtres, elle porte bien son nom. Des maisons de style ottoman, construites sur deux étages avec des ouvertures partout afin d'offrir un meilleur éclairage. Une grande forteresse (comme à Gyrokaster) surplombe la ville. Ici et dans tout le pays se cotoient les édifices orthodoxes et les mosquées, parfois sur la même place de village. Nous sommes invités à visiter le musée ethnographique et c'est dans un très bon français que la gardienne nous raconte l'Histoire du pays et surtout les années de dictatures. Nous en entendrons parler un peu partout. Chacun est très marqué et se confie volontiers à nos oreilles, peut être aussi parce-qu’elles sont françaises et que ledit dictateur a fait ses études de médecine en France et a obligé de très nombreux étudiants à apprendre le français ! Nous remontons vers l'est en direction du lac d'Ohrid. Une toute petite partie des rive du lac est albanaise, après c'est la Macédoine.

     

     

     

     

     

     

     

    Nous avons eu un temps magnifique et les vélos sont ressortis de leur housse ou plutôt de ce qu'il en reste ! Le dénivelé est variable mais c'est loin d'être les Pays-Bas !

    Nous poussons un peu plus loin jusqu'à Korcé où nous trouvons une école, un collège exactement pour notre partage de musique. Les professeurs sont prêts à nous recevoir mais il faut l'accord du directeur scolaire de la ville en personne. Alors on va le voir et il nous reçoit dans un français parfait, acceptant notre demande avec enthousiasme et joie. Pour cette rencontre musicale, Bledi Polena le professeur de musique, a rassemblé la chorale du collège. Ils sont une trentaine, de 12 à 15 ans, sourires aux lèvres, attentifs comme rarement, réceptifs et engagés. Petit concert à franc succès, chant en français sur leur pays appris très vite et avec justesse, et enfin leurs chants en albanais : un régal. Des élèves qui chantent, qui sont dans leur musique accompagné humainement par leur professeur. Merci beaucoup à tous, ce fut un très chouette moment.

     

    En résumé nous avons vraiment aimé notre passage en Albanie, pas de crainte allez-y ! Une seule ombre s'accroche au tableau, elle est de taille, on le sait, on en a même parlé avec les élèves du collège mais le chemin sera long : le pays est sale, très sale, les rivières sont remplies de sacs plastiques, de lingettes, de papiers en tous genre. C'est une véritable éducation de l'environnement qu'il faudrait mettre en place. Terminer les maisons sera aussi un défi !

     

     

     

     

     

     

     

     

    Un de nos bivouacs albanais pour terminer cet épisode !

    Nous venons de passer la frontière macédonienne.

    Nous sommes donc sur l'autre rive du lac d'Ohrid.

    Nous vous raconterons ce pays au prochain épisode !


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  • Yassas !

    Nous voilà à nouveau en Grèce ! Cela fait un bout à raconter car nous nous sommes quittés à la fin de notre étape sicilienne ! Nous avons passé une grosse semaine en Calabre, sur ce petit bout de terre étroit et montagneux qui forme la pointe de la botte italienne. C'est une région assez sauvage où le tourisme n'a pas encore autant de prise que dans le reste de l'Italie. Les côtes sont accidentées, rocailleuses et parsemées de jolis villages de pêcheurs.

     

    En se hissant quelques bons mètres au dessus de la mer, on arrive à la belle citée de Vibo Valentia qui regorge de très vieux palais datant des romains. Une forteresse a été érigée quelques siècles plus tard sur le point culminant de la ville. Lors de sa restauration au début du 20ème siècle, des fouilles ont permis de révéler des trésors de la Grèce antique. Il faut dire que cette région fut précisément la "Grande Grèce" de l'époque. Un musée très bien fait nous replonge dans les vieux métiers. Ce fut un joli cadeau, car devant notre billet de 20 € pour 10€, le caissier pris peur et ne trouvant aucune monnaie nous offrit nos billets ! C'est cela aussi le privilège de voyager hors saison...Nous nous faisons une petite étape en altitude avec le lac d'Arvo, quelques plaques de neige sont au rendez vous mais le printemps a bien décidé de les faire fondre. Alors l'eau ruisselle, se faufile partout, imbibe les prairies qui deviennent redoutables pour notre maison roulante . Jojo s'enfonce, nous avec ! On sort les plaques de dés-enlisement, rien, on creuse, on pousse, on recreuse, on repousse et au terme d'une bonne heure d'effort nous voilà à nouveau sur le bon goudron ! On a même labouré le prés ! On retient la leçon bien entendu !

     

     

     

     

     

    Notre dernier ferry du voyage nous attend au port de Brindisi. Nous embarquons à 20h et installons Jojo sur le pont. Nous devons arriver à 4h du matin. Le bateau est plein à craquer, plus une place assise, plus un petit coin pour se poser sur la moquette, ce début de nuit va être bien long ! Pascal guette un surveillant sur le pont, on espère secrètement qu'il aura malencontreusement oublier de tourner la clef dans la petite serrure de la porte de fer qui nous sépare de notre habitation. Quelques rondes plus tard, c'est fait, on se glisse alors dans le vent sur le pont du paquebot, on se faufile parmi les camions garés au plus près les uns des autres et nous voilà dans notre maison, au milieu de la mer par un clair de lune étincelant. C'est donc frais et dispo que nous débarquons à 4h du matin à Igouminista et faisons route vers la petite île de Lefkada.

     Nous avons donc jeté notre dévolu sur l'île très escarpée de Leucade sur laquelle on accède par un pont amovible. Le soleil est au rendez et éclaire les eaux étonnantes. Nous n'avions jamais vu de pareil palette de bleus dans un paysage marin. Des couleurs aux nets contours, se hissant presque tel un drapeau. On ne résiste pas et plongeons dans ce bain froid mais limpide des eaux ioniennes.

     

     

     

     

     

     

     

    Toutes les plages sont de toutes beautés sur la côte ouest. La montagne tombe littéralement dans la mer offrant des bancs de tous petits galets. Certains disent que l'on trouve ici les plus belles plages de Grèce, nous ne nous attachons pas à ce classement mais admirons les variations de couleurs que le soleil aime transcender.

     

    La vie se fait désormais dehors, école, musique sans oublier la sieste !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le cœur de l'île est verdoyant, montagneux à souhait. L'occasion de chouettes ballades à la découverte des cascades et des fleurs variées. Notre première pâques est lefkadienne. L'une des plages est un terrain favorable à la floraison d’œufs en chocolat, peut être même que les poissons en gouterons s'ils s'aventurent sur le sable....

     

    Après une semaine passée dans ces paysages de rêves, nous repartons en direction de Ioannina bien au Nord du pays. Cette ville semble tournée vers la Turquie. C'est certainement des traces bien fraîches de son passé avec le fameux Pacha. Nous y faisons la rencontre d'une joyeuse troupe de cyclistes suisses qui rallie Igouminitsa à l'Albanie. Nous espérons les retrouver lors de notre passage en Suisse.

     

    Nous nous décidons pour une dernière étape grecque après avoir constaté qu'il nous serait impossible de faire un partage de musique dans une école car c'est ici les vacances et qu'aucune structure du type colonie ou centre aéré n’existe. Nous mettons le cap sur Metsovo à une cinquantaine de kilomètres à l'est. C'est un village très mignon à quelques 1200 mètres d'altitude. Le vieux village nous fait penser aux constructions de Safranboulou en Turquie.

    Nous bivouaquons près du lac de Aoos encore plus haut. La neige est encore bien présente. Le paysage est à couper le souffle. On s'engouffre sur un petit chemin qui descend vers le lac, ce sera parfait pour dormir. Pas d'issue et le chemin est trop en pente, pas grave on fait demi tour, on a l'habitude; le chemin monte cette fois, Jojo s'enfonce, nous avec. Mais si on avait pourtant bien retenu la leçon ! Impossible de repartir on est empêtré dans la boue due à la fonte des neiges. On dort sur place car le froid est vif à cette altitude. Le lendemain Pascal creuse, on détourne les petits ruisseaux qui coulent juste sous les roues de Jojo, on pousse, on recreuse mais rien à faire mise à par se repeindre et repeindre Jojo. On n'a plus qu'à faire le guet et attendre une grosse voiture....qui passe enfin et nous tracte en patinant elle-même. Mais là c'est sûr on ne se fera plus piéger !

     

          Rando près du lac dans des paysages superbes, bivouaques grandioses. Salomé se spécialise en brioches cuites au feu de bois, bref la belle vie en sommes.

     

     

     

     

     

     

    Et puis de retour au village pour la Pâques orthodoxe, nous voyons passer un camion aménagé français, des voyageurs ? Comme nous ? La famille Richter, franco-allemande, ils voyagent avec leurs deux petites filles pour trois mois à travers l'Europe, une pause, une respiration entre deux postes. Nous échangeons, et voilà qu'arrive un couple français.  Simon et Perrine, cyclistes courageux qui relient Châlons sur Saône à Istamboul ! Soirée franco-grecque avec toutes ces chouettes rencontres. C'est toujours très sympa d'échanger sur nos voyages, de rêver ensemble des chemins parcourus et à parcourir. Peut être nos chemins se recroiseront-ils dans les Balkans ou en France.

     

     

     En voulant quitter Metsovo, notre cher GPS nous conduit dans une toute petite route. Un homme nous fait signe de faire demi tour. On s'arrête, on discute, on sort la carte de la région et voilà que l'on est invité à partager leur repas de Pâques. Toute la famille est réunie pour l'occasion. Chacun est venu et chacun partage. On découvre donc la famille Katsogianni de la grand mère si chaleureuse, à la fille si joyeuse en passant par l'oncle qui est Pope. On passe tout l'après midi à faire de la musique, à danser et à partager (en anglais) nos deux pays autour de l'angneau grillé de Pâques. Leur générosité est sans limites et on repart avec le repas du soir. Un très grand merci à eux, c'était mémorable et très touchant et grâce à eux nous avons aussi un peu de musique grecque.

     

     

     

    Quelques petits kilomètres plus loin nous assistons dans un village à la suite de la fête de Pâques. Toutes les bougies sont allumées et un défilé se prépare au son des cloches que des jeunes frappent à la volée. Ils sont tous sur leur 31, bougie à la main, et toutes générations représentées. La soirée se termine avec un concert de clarinette traditionnelle et chants.

    Nous quittons la Grèce que nous aimons tant et filons vers l'Albanie qui est pleine de promesses.

    Yassas et plein de bonnes choses à vous.

     

     

     

     

     


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