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    Dobar Dan !

     

    Ce bonjour est là pour nous rappeler que la langue est pratiquement la même dans tous les balkans. Les accents, les sonorités et l'orthographe varient d'un pays à l'autre. Retour sur le Monténégro depuis la Croatie !

     

    Le Monténégro porte son nom depuis le Moyen-âge. Des navigateurs vénitiens le baptisèrent ainsi car ses pentes abruptes flanquées de hauts pins faisaient de grandes taches noires le long de leur chemin. Crna Gora, littéralement le monte négro. C'est un pays haut perché. Plus de la moitié de son territoire se situe en effet au dessus de 1000m d’altitude. Il est le plus petit des pays de l'ex-Yougoslavie : environ 14 000 km2, et les habitants en sont à l'échelle : environ 700 000 ! Son histoire est intense et riche à l'image de tous ses voisins des Balkans. Le Monténégro a toujours résisté à l'invasion ottomane alors les influences ne sont forcément pas les mêmes qu'en Bosnie. Il s'est séparé de la Serbie en 2006, voulant ainsi voler de ses propres ailes. Pas facile tout de même ! Le pays est passé à l'euro sans en avertir personne et sans consultations aucune. Vous imaginez la flambée des prix pour les habitants dont le salaire moyen tourne autour de 600€. Alors comme dans beaucoup d'endroits, s'est développée ce que l'on pourrait nommer une économie souterraine, creusant toujours plus l'écart entre les plus riches et les plus pauvres. Les russes ont également beaucoup investi faisant ainsi flamber les prix des terrains et des maisons.

    Géographiquement, le pays est splendide, un véritable délice pour les yeux !

     

    Nous commençons par le Parc National du Durmitor situé au nord du pays. Il englobe de grandes forêts primaires, de hauts sommets et l'impressionnant canyon Tara. Mais il faut savoir que si l'on veut randonner, il faut payer ! Eh oui c'est ainsi fait au Monténégro, tous les parcs nationaux sont payants, le prix est par personne et pour la journée ! Cela nous a quelque peu refroidi d'autant que le pays est truffé de ces parcs dans lesquels la nature n'est malheureusement pas toujours reine. Déchets et sacs plastiques jonchent parfois des endroits censés être parfaitement préservés.

     

     

    Le Monténégro possède le plus grand lac des Balkans. Le lac de Skadar. Il est surtout une belle réserve d'oiseaux. Petit tour en bateau à l'heure où le lac sort de son calme nocturne. Une douce brume se dégage des eaux. La lumière tamisée du matin nous enveloppe fraichement. Les cormorans sont déjà à leurs postes, guettant leur proie ou faisant sécher leurs ailes à la brise matinale. Les poules d'eaux sortent leurs petits et les poussent toujours un peu plus loin. L’été arrive, l'autonomie est presque là. Les roseaux abritent une faune impressionnante mais le petit moteur de notre embarcation les laissent à l'écart.                                             Le pélican frisé est parait-il le roi du lac.

     



     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Un petit tour par la grande capitale du pays. Capitale infernale, immense, gigantesque, grouillant de monuments, de curiosités et de monde ! Non il n'en est rien, c'était bien ironique. C'est la première fois que nous traversons une capitale en nous demandant si on est bien au centre. Il faut dire aussi que c'est une ville entièrement reconstruite après la seconde guerre, sans histoire, sans passé centenaire. On la nommait Titograd (ville de Tito), elle porte aujourd'hui le nom de Podgorica.

     

    Et puis nous arrivons sur la côte. Nous retrouvons l'Adriatique, cette mer si bleue, si limpide et chaude aussi ! L'immense plage de Vélika longue de 13 km sur laquelle nous atterrissons attire bien du monde. On sent que la saison gagne du terrain. Les campings sont bondés de camping-cars ! On les évite et on se trouve toujours des bivouacs très bien en pleine nature. Nous visitons la ville d'Ulsinj où nous rencontrons Sulejman, un français d'origine monténégrine qui rend visite à sa mère aussi souvent qu'il le peut. Il nous fait découvrir la ville où il a grandi, nous parle du pays avant et après Tito, avant et après la Yougoslavie, avant et après le grand tremblement de terre de 1979 qui détruisit bons nombres de villes. Une chose est certaine dans tous les Balkans, Tito reste une grande figure. Beaucoup regrettent ce temps là. Sulejman nous réconcilie aussi avec une spécialité des Balkans : le burek. Sorte de friand au fromage ou à la viande, il peut être insipide et caoutchouc ou bien excellent comme dans ce petit "boui boui" en place depuis 40 ans. Il faut dire que français d'origine monténégrine mais aussi albanaise Sulejman est allé se former en Italie pour la véritable pizza italienne avant de s'installer dans une banlieue bien française à deux pas de la gare de Houilles ! Merci à lui pour tous ces chouettes échanges et pour la vraie recette de la pâte à pizza fine et croustillante ! Nous attendrons d'avoir un four pour l'essayer car à la poêle nous ne garantissons pas le résultat !

    Nous remontons la côte vers Butva. Tout est un peu bétonné et il est difficile de trouver à se garer. Mais certaines petites plages restent accessibles permettant baignades et bivouacs. Les filles vendent des cartes à un couple de retraités français qui voyage sans aller au camping ! Cela fait du bien de rencontrer d'autres personnes qui vont là où le vent les mènent sans crainte de se faire cambrioler de se faire déloger etc mais juste avec le gout du risque qui accompagne ce genre d'aventures.

     

    Nous prenons la petite route qui mène à l'ancienne capitale du pays : Cetinje. C'est une ville jolie mais bien perdue dans la montagne. Tant mieux, c'est là où nous voulions aller car de son centre part une petite route qui grimpe sans cesse vers le Parc National du Lovcen. Bien entendu entrée payante mais ce coup-ci Salomé a moins de 6 ans ! On parvient au pied du mausolée dédié au plus grand poète du pays. Quelques 450 marches à 1600m d'altitude et nous voilà au sommet. La vue récompense l'effort, c'est à couper le souffle. On voit du Durmitor aux fameuses bouches du Kotor. On se paye le luxe de dormir dans le coin, sur un lopin de terre de ce si vieux massif montagneux. Au moins pas de bruits pour la nuit !

     

    Nous attaquons la descente dans une route sinueuse et bien étroite. La marche arrière est de rigueur, et le maniement du volant devient tout un art que Pascal maîtrise à la perfection. Disons le clairement, heureusement que je ne suis pas au volant ! Les vues s'enchainent, toutes plus belles les unes que les autres. Les bouches de Kotor sont classées au patrimoine mondial par l'Unesco. C'est une baie fermée plus exactement six petites baies et deux détroits très serrés. Une sorte de fjord norvégien ! C'est grandiose. La ville de Kotor est elle aussi très attachante mais que de monde ! On veut monter au fameux bastion St Jean qui domine la ville et la baie... là encore les pas posés sur le sentier sont à payer ! Mais c'est sans compter sur Pascal ! Il nous dégote un petit escalier bien escarpé qui débouche sur un tout petit sentier. On se croirait dans "le château de ma mère", on passe à travers les propriétés on écrase les herbes folles, on se fait gentiment piquer par tout ce qui a des ailes et qui se nomme insectes et on finit par retrouver le vrai chemin. La vue est bien dégagée et la ballade vaut vraiment le coup. La côte est impressionnante mais franchement pas difficile (compter 1426 marches ou le sentier) et puis si vous avez une petite soif les gentils vendeurs vous offrent même du whisky !

     

     

     

     



     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous profitons de toutes les baies pendant quelques jours, mais pas facile de trouver où se poser. Tout est privé et la saison a bien commencé alors chacun en profite. Du coup nous prenons de la hauteur et allons en montagne trouver la fraicheur et la vue. Nous avons en effet de plus en plus chaud avec un temps magnifique depuis la Grèce.

     

     

     

     

     

     

     

     

     



     

     

     

     

     

     

     

    On fait notre partage de musique Zelenika dans les bouches de Kotor. Nous avions tenté une école où les élèves apprennent le français, le directeur était d'accord mais sans les instruments de musique ! On a bien rigolé et on a trouvé beaucoup mieux. Très chaleureusement accueilli par le directeur de l'école de Zelenika nous jouons pour deux classes. Elèves de 14 ans, voix qui muent des garçons et voix magique d'une jeune fille bien courageuse de se poster devant tout le monde et d'offrir son chant. Merci aux professeurs d'anglais et au directeur.

     



     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous voici en Croatie, à Dubrovnik exactement, dans une ville où les campings-cars ne sont pas franchement les bienvenus. Campings ? Ils sont hors de prix mais gentillesse d'une dame qui nous offre son parking au bord de l'eau et les courgettes de son jardin nous rassure sur le coin. 

    P'tit bivouac pour vous souhaiter bon courage à tous pour cette fin d'année scolaire. Il nous reste un mois de voyage avant les vacances d'été !

     

    Zdravo !

     

     

     

     

     

     


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