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    Zdravo !

     

    Le bonjour ne change pas beaucoup car les langues se ressemblent toutes mais nous avons bien changé de pays ! Retour sur la Bosnie-Herzégovine depuis le Monténégro.

     

    Nous sommes donc entrés en Bosnie par le Nord en passant très rapidement à Visegrad. Par là on entre en République Serbe. La fédération Bosniaque se trouve elle plus au sud. Deux entités pour un pays et trois personnages politiques à sa tête : un bosniaque, un serbe et un croate. Le tout supervisé par la communauté internationale ! Ceci est le résultat politique de la guerre dévastatrice de 1992-1995 suite aux accords de Dayton. Mais remontons un peu plus le temps. La Bosnie est un pays qui représente à lui seul le grand chaudron yougoslave. C'est une terre de rencontres, de croisements des peuples, de mélanges, mais aussi un lieu de grands conflits. Les Slaves envahirent la Bosnie au 7ème siècle amenant avec eux la foi orthodoxe, puis ce furent les Ottomans au 14ème siècle avec la religion musulmane, l'empire Austro-hongrois vint y jeter son grain de sel avec le catholicisme, les juifs séfarades chassés d'Espagne avaient eux aussi établi leur camp ici. Un multiculturalisme, une terre symbolique en sommes. L'Histoire fut mouvementée, parfois discrète, parfois très médiatisée. C'est ici qu’eut lieu l'attentat contre l'Archiduc François-Ferdinand et contre sa femme Sophie, tous deux héritiers de l'empire Austro-hongrois. Cet évènement déclencha la première guerre mondiale. Puis vient 1992. Le début d'un guerre dont chacun se souvient. Le pays en porte encore les traces c'est certain. Surtout dans les cœurs et les mémoires d'ailleurs. Les villes, elles, font peau neuves. Mais pas une conversation avec des locaux sans qu'ils n'évoquent à un moment ou à un autre les quatre années de siège de Sarajevo.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sarajevo ! Nous avions du mal à croire que nous y étions, nous les parents. C'est une ville terriblement vivante et touchante. Il y a foule absolument partout et absolument n'importe quand. On s'est offert le luxe des vieux trams sans savoir s'ils nous amèneraient à bon port ! Ville de contrastes par excellence : la ville et la nature par exemple. On peut sortir de la ville (par le Nord) sans traverser aucune banlieue. On se retrouve tout de suite en pleine verdure.

     

    Vieux murs criblés de balles et grattes-ciel. En un coup d’œil on passe d'un immeuble au lourd passé, troué, percé et encore peuplé de ses habitants appauvris à un immeuble de verre accueillant les dernières marques de vêtements.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Minarets, clochers, synagogue, tout se joue à quelques mètres les uns des autres. C'est la seule ville dans notre parcours où nous ayons vu une mosquée, une église orthodoxe, une église catholique et une synagogue dans le même quartier. On passe du muezzin aux cloches dans une harmonie que tous ceux avec qui nous avons échangé, espèrent avoir retrouvée. Vous vous souvenez certainement des amants de Sarajevo, ce couple musulman-orthodoxe qui voulait croire à la paix. Ils ont voulu fuir de la ville mais ont fuit de la vie. Les gens ici ne veulent plus jamais cela. Ils espèrent aussi que les politiques seront de cet avis !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sarajevo, on a vraiment aimé !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Pour gagner Mostar, autre ville hautement symbolique, nous avons longé la rivière Neretva qui coule dans un somptueux canyon. Le temps de s'installer et voilà que les villageois sont déjà affairés à déterrer oignons et salades rien que pour nous. On trouve toujours quelqu'un qui parle anglais et puis le langage des mains passe bien aussi lorsque tout est en bosnien ! On offre en échange des CD de Pascal qui sont désormais un peu partout en Europe !

     

    Nous voilà à Mostar. Cette très jolie citée fut elle aussi complètement dévastée. Aujourd'hui elle est un lieu très touristique. Son pont en est la principale raison. Il était le symbole du lien entre deux rives, entre deux religions, entre l'Orient et l'Occident. Il est tombé sous un bombardement bien visé. Reconstruit à neuf entre 2001 et 2004, il est maintenant classé à l'Unesco comme une sorte de garantie de paix. Haut de 28 mètres, il enjambe la Neretva. Un jour un amoureux se jeta du pont pour "épater" sa fiancée, depuis des jeunes et moins jeunes d'ailleurs réitèrent le saut pour gagner leur vie. Impossible de prendre la photo, il fut trop vite dans l'eau ! Mostar c'est aussi un lieu de culture. La capitale de la culture en quelques sortes. On le sent bien en se baladant et en conversant.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Non loin de là se niche le petit village de Blagaj. Il abrite une maison ottomane de Derviches tourneurs. De très nombreux musulmans s'y rendent tous les jours, on sera encore une fois habillées de neuf pour l'occasion !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    De la roche sort la source de la Buna qui vient alimenter la grande Neretva. Nous y rencontrons un jeune bosniaque qui parle un français parfait : normal il a passé tout le temps de la guerre en France. De retour dans son pays il y a déjà de longues années il nous fait part de ses points de vue. Très fier d'être bosniaque, il est pour la paix entre tous, il le clame haut et fort mais il ne peut pas supporter les serbes ! Cela en dit long...

     

    Joli village reconstruit à l'identique lui aussi; c'est Pocitelj. Sa forteresse nous attire et nous y grimpons pour surplomber toute la vallée. C'est très chouette même si c'est un peu trop "touristique" !

      

    La Bosmie c'est aussi un pays aux paysages magnifiques. Montagnes, rivières, parcs naturels et cascades. C'est ainsi que nous découvrons les chutes d'eau de Kravice. Elles sont en arc- de-cercle et offrent un bassin à qui veut bien s'y baigner !

     

    Se baigner et pêcher, Salomé aime toujours autant ce genre d’activités ! Alors dès qu'une rivière ou un lac est en vue, quelque soit la température, hop elle y est !

    Pour la pêche il faut y être aussi ! Pêcher est tout un art : être patient, savoir lancer sa ligne dans l'eau et non sur la rive d'en face, ne pas s'accrocher aux pierres et aux branches, savoir démêler le fil... Parfois il faut être nombreux et peu frileux pour aller récupérer l’hameçon coincé dans l'eau gelée de la rivière. Mais parfois cette scène se répète dans un lac immense, alors c'est Salomé qui plonge !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Notre périple bosnien se termine avec la très jolie ville de Stolac au sud du pays. Nous découvrons des tombes datant du 14è siècle, magnifiquement sculptées. Il y en a beaucoup dans le coin mais elles ne sont pas encore nettoyées ni mises en valeur faute de moyens financiers. Maja nous explique que le pays s'en sortait mieux juste après la guerre que maintenant. Il recevait en effet des aides qui manquent cruellement aujourd'hui. Le salaire moyen est de 400€ par mois et le taux de chômage est de 44% !

     

     

    Le village a été dévasté pendant la guerre. Il se reconstruit peu à peu avec gout et authenticité. Mais les traces font froid dans le dos !

     

     

     

     

    C'est à Stolac que nous faisons notre partage de musique. On est accueilli par Marija la professeur d'anglais. Une fois de plus on obtient l’autorisation de jouer sans autorisation ! La directrice est d'accord même sans formalités administratives. Heureusement car nous n'aurions rater ce partage pour rien au monde. Nous rencontrons ainsi une classe de 15 élèves de 11 et 12 ans. Une écoute terriblement intense. La professeur de musique est là aussi, elle jubile ! Nous les faisons chanter en français le petit couplet sur leur pays. Bien entendu nous leur avons traduit et ils le chantent avec une force et une foi déconcertante. Cerise sur le gâteau, ils nous chantent un chant en bosnien que Pascal avait chanté il y de longues années. On ressort tout bouleversés, nous ne sommes pas près de les oublier. Hvala Marija y Miroslava !

     

     

    Voilà, nous venons de passer la frontière du Monténégro. Un pays dont vous aurez le récit au prochain numéro !

    En attendant p'tit bivouac traditionnel...

     

     

     

     

    A bientôt donc !

     


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